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SPIROU!

AVANT JIGE, FRANQUIN et FOURNIER, LE VRAI CREATEUR DE SPIROU:

ROBERT VELTER

QUI EST ROB-VEL

A quoi diable cet aventurier de Velter (alias Rob Vel) pensait-il losqu'il crayonna pour la première fois un petit groom d'hôtel aux cheveux blonds coiffé d'une toque célèbre?

Peut-être aux longues croisières coupées d'escales séduisantes. A cri des mouettes frôlant les vagues grises. A cette mer immense qui lui assura son gagne pain pendant une partie de sa vie.

Dans les années 1918-1920, l'imprimeur Jean Dupuis se fait connaître en Belgique par l'impression du bulletin paroissial, "L'Ami du foyer" et de l'hebdomadaire "Le roman". En 1922, il décide de lancer son propre journal, "Les Bonnes soirées", dont le contenu plus attrayant, à base de romans, de conseils ménagers et d'illustrations plaisantes, doit séduire les milieux ouvriers et principalement les femmes et les jeunes filles.

En 1924, Jean Dupuis lance un autre support, "Le moustique", cette fois plus destiné au lectorat masculin. Fort du succès de ses journaux, (toujours leaders sur le marché belge), l'imprimeur éditeur décide en 1937, de s'adresser à un nouveau public, celui de la jeunesse. Après une étude approfondie des goûts des lecteurs belges, l'idée se transforme rapidement en un hebdomadaire dont le n° 1 sort le 21 avril 1938. Il s'appelle "Le Journal de Spirou". Ce premier numéro de 16 pages, dont 8 en couleurs, mesurait 39 x 28 cm.

Tiré à 80000 exemplaires, ce premier numéro fut précédé d'un prospectus de 4 pages distribué dans 200000 foyers wallons.

Contrairement à ce que bon nombre de collectionneurs et d'anciens lecteurs du Journal Spirou croient, ce n'est pas uniquement le 21 avril 1938 que Spirou est apparu dans les foyers belges mais une semaine auparavant car...

Le 14 avril 1938, une semaine avant la parution du journal, un exemplaire que l'on peut qualifier de "numéro 0", bien qu'il soit imprimé au numéro 1 du 21 avril, fut distribué dans des milliers de boîtes aux lettres de Belgique.

Immédiatement, il rencontra un franc succès car monsieur Jean Dupuis avait eu le flair de réunir pour ce journal une équipe solide et dynamique.

En effet, à la gamme des séries américaines comme Dick Tracy, Tex le cow boy et Ramenez-les vivants, il ajouta cinq séties franco-belges dues à la plume du couple d'artistes Robert Velter et Davine son épouse ainsi que les premières planches de Dineur qui créait Tif qui procédait de peu son inséparable Tondu;

Ces séries furent;

Spirou par Rob Vel

Babouche par Rob Vel

Bibor et Tribar par Rob Vel

Les aventures de Zizette par Davine

Les aventures de Tif et Tondu par Dineur

Anecdote; Robert Velter dit Rob Vel signa également qulques uns de ses dessins sous le pseudo de Bozz.

Dédicace de Rob Vel pour les deux livres parus aux éditions Deligne en 1975 sous 1000 exemplaires, "La naissance de Spirou", "La seconde guerre mondiale et toujours Spirou".

Ces deux albums ont pu réunir les treize histoires complètes de Rob Vel qui ne furent jamis publiées sous forme de récits complets.

Voici donc tout sur Rob Vel pour ce qui est de Spirou pour la période 1938-1943:

1; Spirou, groom au Moustic Hôtel (1938)

2; Spirou et l'héritage (1938=

3; Spirou contre le Robot Géant (1939)

4; Spirou sur l'île déserte (1939)

5; Spirou et le fils milliardaire (1940)

1940, la guerre! Robert Velter mobilisé, la série passe aux mains de Jijé, qui créé les deux histoires suivantes;

6; Spirou, vedette de cinéma (1940)

7; Spirou chez les esquimaux (1940)

1941, Robert Velter reprend son personnage et Jijé créé son fameux personnage de Don Bosco.

Rob Vel dessine alors les six histoires suivantes sans interruption jusqu'à la cessation de parution du journal, le 2 septembre 1943;

8; Spirou et le cheval ventriloque (1941)

9; Spirou le grand chasseur (1941)

10; Spirou et le singe bleu (1942)

11; Spirou et le boxeur noir (1942)

12; Spirou dans la stratosphère (1943)

13; Spirou et l'homme invisible (histoire qui se terminera brutalemenrt à cause de l'interdiction de paraître de l'occupant).

Le côté rédactionnel du journal n'était pas négligeable car les adaptations et les romans de Jean Doisy eurent beaucoup de succès pendant de nombreuses années et nous lui devons les plus beaux scénari du journal Spirou.

UN PERSONNAGE VIF ET ESPIEGLE

Le titre de ce nouveau journal est la traduction du mot "écureuil" en wallon de Charleroi. Mais au sens ffiguré, "Spirou" signifie aussi "vif" et "espiègle", deux mots qui caractérisent la personnalité du petit groom en costume rouge!

Six mois plus tard, le 27 octobre 1938 une édition flamande de "Spirou" appelée "Robbedoes", voit le jour sous l'impulsion de René Matthews, gendre de Jean Dupuis.

LES PREMIERS PAS DU GROOM

Le personnage fétiche de l'hebdomadaire "Sirou" prend vie sous le crayon du dessinateur parisien Robert Velter, dit Rob-Vel, connu à cet époque pour animer le personnage Toto dans le journal français du même nom.

Steward sur le plus gros transatlantique dans les années 20, le "Majestic", j'ai plus tard navigué sur le "France", le "Lafayette" et le "Normandie". Aussi quand M. Dupuis m'a demandé de créer un personnage en 1937, j'ai pensé tout de suite à ces petits grooms que j'avais crayonné à bord", se souvient Rob-Vel.

Spirou fut alors affublé d'un uniforme rouge qui était la couleur des vêtements de grooms à bord du paquebot "Ile-de-France". Le 8 juin 1939, l'écureuil Spip, fidèle compagnon de Spirou, apparaît pour la première fois.

Les premières aventures du personnage Spirou sont fraiches et naîves. En 1940, Rob-Vel est fait prisonnier. C'est Joseph Gillain, dit Jijé, qui reprend le flambeau juqu'au 13 amrs 1941. Libéré, Rob-Vel partage la création avec Jijé puis vend les droits de son personnage aux éditions Dupuis. Jijé reprend alors entièrement le héros à son compagnon et lui flanque un ami râleur, vantard et farfelu, Fantasio, qui s'affine avec le temps.

Le 2 septembre 1943, "Spirou" cesse de paraître sous la pression de la censure alleamnde. Le même mois, il réapparait déguisé en "petit album de 44 pages pour la jeunesse" sous le titre "L'espiègle au grand coeur"!

19 ALBUMS SIGNES FRANQUIN

A nouveau interdit, il faudra attendre 1944 pour voir sortir un deuxième numéro, "L'Almanach 1944", reprenant et terminant les récits du premier almanach, un troisième volume voit le jour en 1947. Son succès sera moindre...

Au lendemain de la guerre, très occupé à concevoir les planches du premier album, "Spirou et l'Aventure" (sortit en 1948 et très recherché de nos jours), Jijé doit céder la plume à d'autres illustrateurs pour ce qui concerne les histoires du journal. En 1946, au cours de l'épisode "La maison préfabriquée" (n° 427), un jeune dessinateur du nom d'André Franquin reprend donc le flambeau. Celui-ci va faire de la série une oeuvre phare de la BD Belge!

On lui doit le village de Champignac-en-Cambrousse, le comte de Champignac et ses fameuses inventions, le maire à la moustache conquérante et aux discours fleuve, l'extraordinaire Marsupilami (apparu dans l'aventure "Spirou et les héritiers", le 31 janvier 1952), Zantafio, Zorgub et Seccotine!

Franquin signe en même temps l'album "Spirou et Fantasio" en 1948, qui réunit quatres aventures du petit groom et de son fidèle ami. Il s'en suivra 19 albums, réalisés entre 1950 et 1969:

"4 aventures de Spirou et Fantasio" (1950),

"Il y a un sorcier à Champignac" (1951),

"Les Chapeaux noirs" (1952),

"Spirou et les héritiers" (1952),

"Les voleurs du Marsupilami" (1954),

"La corne de rhinocéros" (1955),

"Le dictateur et le champignon" (1956),

"La mauvaise tête" (1956),

"Le repère de la Murène" (1957),

"Les pirates du silence" (1958),

"Le gorille a bonne mine" (1959),

"Le nid des Marsupilamis" (1960),

"Le voyageur du Mézozoîque" (1960),

"Le prisonnier du Bouddha" (1960),

"Z comme Zorglub" (1961),

"L'ombre du Z" (1962),

"Spirou et les hommes-bulles" (1964,

"QRN sur Bretzelburg" (1966),

"Panade à Champignac" (1969).

A ce rythme, rien d'étonnant à ce que Franquin finisse par se fatiguer!

Débuté en 1961, l'album "Q.R.N. sur Bretzelburg" est achevé en 1963 grâce à l'intervention de Greg au scénario; il n'est cependant publié qu'en 1966. Le père de Gaston et du Marsupilami signera en 1968 sa dernière aventure de Spirou dans l'album "Panade à Champignac", sorti en 1969.

Pour le journal Spirou, plus de 3000 n° à ce jour. Au n° 3000, pour fêter ce n°, il fut attribué un compact disc de bruitages, qui certainement dans quelques temps sera un véritable trésor pour les collectionneurs.

A partir de n° 1107, on pouvait trouver des mini-récits au milieu de presque chaque n°, mini-récits qui relate des aventures de personnages des éditions Dupuis. On trouve également dans de nombreux n°, des posters, calendriers, le trombonne illustré etc...

Vous pouvez trouvez de nombreuses informations concernant les mini-récits (leur date, leur histoire), les histoires parues dans Spirou, les gadget, la date de parution des albums Spirou, la date de parution du journal Spirou etc... sur le très beau site http://www.bdoubliees.com/

LE TROMBONNE ILLUSTRE

Le Trombonne illustré a constitué une expérience sans précédent dans l'histoire de Spirou.

L'idée en revient à Franquin et à Delporte qui pensèrent début 1977 pouvoir atteindre une nouvelle couche de lecteurs en publiant un supplément au journal Spirou.

L'idée à priori était valable, d'autant qu'a cette époque le tirage de Spirou avait tendance à faiblir dangereusement.

L'occasion d'un n° spécial de printemps de Spirou permit au Trombonne Illustré de faire paraître son premier numéro, soit à l'occasion du n° 2031 du 17 mars 1977.

Une histoire du Marsupilami et des "Idées Noires" par Franquin, une bande de Sirius, la participation de dessinateurs connus, mais inconnus chez Dupuis, tels que Gotlib ou Alexis, le retour de Zunie sans Saki, par Hausman, voilà un beau programme, corsé en plus avec l'intrusion en avant-dernière page d'un certain Germain, par Jannin et Culliford, qui fait aujourd'hui les beaux jours de Spirou.

Concurrencer Spirou était une autre histoire. Soit on intéressait un nouveau public par le Trombonne Illustré et on risquait de dérouter les propres lecteurs de Spirou, soit le contraire, ce qui fit que des frictions naquirent de la présence côte à côte de deux journaux destinés à des lecteurs de mentalités totalement différentes.

La difficulté de remplir hebomadairement huit grandes pages, le manque de suivi et d'organisation et la réaction d'une part du public entraînant une nouvelle baisse du tirage amena les responsables du Trombonne Illustré à décider l'interruption de leur journal parès 30 numéros, le dernier supplémént ayant paru avec le numéro 2062 de Spirou daté du 20 octobre 1977.

Mais la parution du Trombonne Illustré a été loin d'être négative, ayant insufflé un nouveau courant au sein de la rédaction de Spirou. Sans ce supplément on peut tenir comme certains que Germain serait toujours inconnu et que de nombreux dessinateurs actuels de Spirou n'auraient pas la porte aussi grande ouverte.

Enfin, pour la mémoire des collectionneurs, sachez que le Trombonne Illustré n'a pas été incorporé dans les albums reliés du journal Spirou, mais les éditions Dupuis ont publié intégralement tous les n° parus en un album avec une couverture inédite de Franquin.

En 1972, Rob Vel dessina pourles lecteurs de Nord Eclair, un Spirou comme il le voyait avant la guerre.

L'EVOLUTION DU JOURNAL SPIROU

Rien en apparence ne différenciait ce nouveau journal de ses confrères, la plupart également sur grand format et en couleurs. La presse pour les jeunes avait déjà des piliers, bien établis, avec une clientèle fidèle;

Mickey, un des plus anciens, en était à sa 5eme année d'existence, et venait de faire paraître son n° 183, avec un programme de bandes dessinées comprenant "Mickey", "Donald", "Cora", "Richard le téméraire", "Pim Pam Poum", "Annie", "Bernard Tempête", "Les aventures de Jojo", et comme roman: "Pellucidar" d'E.R. Burroughs.

Robinson, qui était très populaire, en était à sa 3eme année avec son n° 103 présentant "La famille illico", "Luc Bradefer", "Ramenez les vivants", "Mandrake", "Guy l'Eclair", "Kit Carson", "Jean Bolide", "Roland Cassecou", "Popeye" et le début d'un roman de Tom Gill: "Les conquérants de la forêt".

Hurrah en était à sa 4eme année, au n° 150 et présentait "Brick Bradford", "Le petit amiral", "L'imbattable Pinky", "Myra, l'infirmière héroîque", "Le roi de la police montée", "Gordon, soldat de fortune", "Frankie le petit débrouillard", "Bravo Bill" et "Au service de la loi".

Hop-là s'il n'en était qu'à sa première année, présentait dans son n° 19; "Popeye", "Diane", "M. Orian", "Mandrake", "La patrouille des aigles", "Prince Vaillant" et un roman de "Tarzan".

Il faudrait aussi citer L'As, qui en était à sa deuxième année, Aventures, à sa 3eme année, avec "Raoul et Gaston", mais sans oublier Coeurs Vaillants, qui faisait connître aux lecteurs français depuis dix ans les aventures de "Tintin", et publiait en avril 1938 "Le Stratonef H. 22" et "Le mystère de l'avion gris", histoire reprise plus tard sous le titre de "L'Ile noire". Les jeunes belges pouvaient suivre les m^mes aventures de "Tintin" par Le Petit Vingtième".

Aucun de ces journaux ne survit tel qu'aujourd'hui, à part Spirou, et même Mickey, qui poursuit sa carrière, a du changer depuis sa cration de formule et de numérotation.

Rien qu'à l'intitulé du contenu de ces journaux, on peut voir que la concurrence était sévère en 1938.

De plus rien ne prédestinait les éditions Dupuis à publier en hebdomadaire pour la jeunesse. D'autres éditeurs s'y étaient aventurés, comme Offenstadt et Le petit écho de la mode et n'y réussissaient guère.

Depuis 1898, l'imprimerie Jean Dupuis avait évolué. D'abord établi modestement chez lui, à Marcinelle, avec une première presse, Jean Dupuis ne tardait pas à ses spécialiser dans la production d'imprimés et de papiers-poudre pour médecins et pharmaciens. Il rencontrait rapidement le succès et étendait son activité à de nombreuses professions libérales. Nouvelle imprimerie en 1911, mais aussi la malchance car les bâtiments étaient entièrement détruits par le feu début 1914; et à peine reconstruits, c'était la guerre, cela voulait dire juste quelques travaux de circonstance, et pas toujours à l'abri des perquisitions allemandes.

1918, l'armistice, les affaires renaissent, les commandes de multipliaient, et Jean Dupuis, en relations avec les autorités épiscopales de Tournai, décidait de se lancer dans l'impression des journaux: L'ami du Foyer et Le Roman. De présentation trop sévère, ces publications ne rencontraient guère succès et étaient rapidemnt interrompues.

Mais l'idée d'un hebdomadaire plus attrayant, à base de romans, était née, et le 2 avril 1922 voyait la parution du premier numéro de Bonnes Soirées. Déjà sous son format actuel, ce nouvel hebdomadaire allait rencontrer un énorme succès et changer totalement l'orientation des éditions Dupuis, qui ne se conscreraient plus qu'à l'édition de livres et de journaux.

Fin 1922, sur un million de spécimens expédiés par toute la Belgique, l'éditeur recueillit 10000 abonnements. Bonnes Soirées, raptisé successivement Bonne Soirée, puis B.S., tire aujourd'hui à plus de 500000 exemplaires.

1924 vit la publication d'un hebdomadaire de programmes de radio: Le Moustique qui connut en Belgique un grand succès. Quelques bandes dessinées ont été publiées dans ce journal.

1934 virent les éditions Dupuis se tourner vers la Flandre et la Hollande en publiant des journaux en néerlandais, dont Humo-Radio suivant une formule analogue à celle du Moustique, et De Haardvriend, littéralement, l'ami du foyer, devenu successivement Mimosa, puis Mimo, qui a cessé sa publication en 1977. Humo reste le plus gros tirage belge néerlandais, avec plus de 220000 exemplaires, en matière d'hebdomadaire d'information sur les programmes de télévision.

Dans les années 30 les éditions Dupuis créent diverses collections de romans, dans différents genres; azurs (romans sentimentaux), jaunes (policiers), verte (romans d'aventures). Durant la guerre plusieurs séries de romans pour la jeunesse se grefferont autour du label Spirou-sélection; série bleue (histoires de bêtes et de plantes), verte (contes, légendes et aventures pour les plus jeunes), brune (aventures pour les ainés).

La situation était donc on ne peut plus florissante en 1938, et Jean Dupuis eut l'idée, dès décembre 1937, de créer un hebdomadaire pour la jeunesse pour compléter sa gamme de journaux. Ses fils, Paul et Charles s'intégrèrent très jeunes à l'oeuvre commune, l'aîné Paul, s'interessant plus particulièrement aux problèmes de l'imprimerie, Charles se dirigeant vers la direction éditoriale et littéraire, en se passionnant dès l'abord pour l'aventure de Spirou avant de diriger l'ensemble des productions françaises. Le gendre de Jean Dupuis, René Matthews participait au lancement des éditions néerlandaises et en prenait la direction littéraire.

On donna à ce nouveau journal le titre de Spirou, nom qui sonnait bien et qui a une signification paticulière en wallon, représentant l'image d'unpetit écureuil, et, par extention, celle d'un jeune garçon vif et dynamique.

Dès 1938, Spirou rencontra le succès. L'équipe du journal, d'abord établie à Marcinelle, dans la banlieue de Charleroi, ne manquait pas de dynamisme et montrait un sens de la communication avec ses lecteurs, qui reste encore aujourd'hui un des traits marquants de l'esprit du journal.

Au sommaire du premier n°, sur 16 pages, grand format 39 x 28; la naissance de "Spirou" par Rob Vel, en première page, "Bibor et Tribar", Babouche", du m^me Rob Vel, "Les aventures de Zizette", par sa femme, "Dick Tracy", "Tex le cow boy", "Ramenez les vivants", et aussi "Tif", mais sans Tondu, qui n'apparaîtra qu'au n° 5, mais aussi trois romans, dont une histoire des anciens belges, des jeux et la chronique du "Fureteur".

L'ensemble de la présentation du journal plut aux plus jeunes belges, qui pouvaient s'identifier à "Spirou", jeune garçon espiègle, primesautier, mais avec bon coeur, qui vit depuis plus de 60 ans des aventures rocambolesques, mais jamais dénuées d'humour.

Il faut dire à ce propos que le journal ne commença réellement à être diffusé en France qu'à partir de 1945. Il y avait bien un bureau Dupuis, rue des Petites Ecuries, à Paris, mais la guerre ne facilita pas les relations entre la Belgique et la France. Pour les amateurs, le journal de Spirou représentait une nouveauté plus grande encore laissant une place prépondérante aux bandes dessinées belges et d'expression française, alors aue tous les illustrés paraissant alors, déjà cités, ne contenaient que des bandes d'origine étrangère, essentiellement américaines.

En 1938 l'aspect éducatif et patriotique du journal de Spirou n'était pas non plus négligeable.

L'équipe de Spirou ne vécut pas sur ses premiers lauriers, et pour soutenir son action, lança en août 1938 les clubs A.D.S. ("Amis de Spirou") avec toute une organisation de cartes, d'insignes, de slogans et de messages codés. Ces clubs connurent un succès extraordinaire dans toute la Belgique avec création de nombreuses sections locales, à tel point que le journal pouvait compter 60000 adhérents A.D.S. en mai 1944. Il est certain que l'existence de ces clubs a permis aux jeunes belges de resserrer des liens d'amitié entre eux, particulièrement pendant la guerre, et a permis également au journal de survivre en suivant, et même parfois en précédant les désirs de ses lecteurs.

Depuis 60 ans, le Journal de Spirou n'a cessé d'évoluer.

Voici, à titre de repères, les principales dates de son développement;

-21 avril 1938: premier numéro.

-août 1938 (n° 16): création des clubs A.D.S.

-27 octobre 1938: création d'une édition en néerlandais: Robbedoes, m^me formule et m^me succès que Spirou, titre actuellement / 50000 exemplaires.

-1939: apparition de "Red Ryder" début 1939, mais on découvrit surtout en novembre une nouvelle signature au bas d'ne histoire de Trinet et Trinette": Jijé alias Joseph Gillain, qui, déjà connu par Petits Belges -nom hebdomadaire illustré belge aujourd'hui disparu- devint un des piliers du journal, et de ce qu'on apelle "l'école de Charleroi".

-1939 vit aussi l'apprition de Spip, l'écureuil, au numéro 23, en juin.

-1940/43; années de guerre, avec deux interruptions dues à l'occupation allemande, la première de mai à août 1940, la seconde de septembre 1943 à octobre 1944, après le journal ait été forcé en juillet 1941, à la suite des restrictions de papier, de ramener son format à 20 x 30, très proche de son format actuel.

Deux nouveaux héros virent le jour: "Valhardi" en 1941, "L'Epervier bleu" en 1942, et fin septembre 1943, parut un album: "L'Espiègle au grand coeur", avec notamment des bandes de "Tif et Tondu", de "L'Epervier bleu" et la fin de "Bob l'aviateur".

Pendant vces années de guerre, les éditions Dupuis ont survécu par le succès de leurs collections de romans et de leurs albums de bandes dessinées, notamment de "Don Bosco".

-1944 (5 octobre): reparution du journal Spirou en petit format: Jijé y était le maître, dessine "Spirou", "Christophe Colomb" et "Valhardi". "Tif et Tondu", déjà parue dans "L'Espiègle au grand coeur".

-1945: Le journal de Spirou "champion de la bonne humeur" continua sur sa lancée, mais avec seulement 44 numéros, n'ayant paru de février à août 1945 que tous les quinze jours, toujours en raison de la pénurie de papier.

-1946 fut surtout marqué par une nouvelle numérotation. Abandonnant la numérotation chronologique et par année qui était en vigueur depuis 1938, le journal publia, comme si de rien n'était, un numéro 404 le 10 janvier 1946. Rien de plus anachronique car, loin de tenir compte du nombre exact de numéros publiés -au total 325- les éditions Dupuis avaient simplement comptabilisé le nombre de semaines écoulées depuis la création du journal, comme pour effacer définitivement tous les mauvais souvenirs de la guerre.

Cette nouvelle numérotation correspondait également à la pénétration officielle du journal Spirou sur le marché français. De timides essais avaient été faits pendant la guerre, mais les difficultés de relations suivies entre la Belgique et la France avaient empêché une réelle diffusion. Il faut noter de 1946 à 1948 quelques variations entre une édition belge et une édition française, tant en textes qu'en bandes dessinées, les jeunes belges ayant pu notamment suivre les aventures de "Brick Bradford" et d'"Annie l'orpheline", reprise de séries américaines, qui ne furent pas publiées en France.

Août 1946 vit aussi les débuts de Franquin pour "Spirou", qui prit la succession de Jijé, parti alors pour l'Italie, pour étudier sur place une nouvelle version de "Don Bosco".

-1947: dès le premier numéro du 2 janvier, un héros de taille: "Buck Danny". Morris créait aussi "Lucky Luke" dans un almanach où le cow-boy tient fièrement sa place aux côtés de Spirou, de Valhardi et de Tif et Tondu.

Fin 1947 paraissaient les aventures de Blondin et Cirage, dont trois histoires étaient déjà parues dans Petits Belges.

-1948: Les éditions Dupuis lancèrent une nouvelle publication: Les Hebdomadaires des Grands Récits, série de nouvelles d'une trentaine de pages, en petit format 19 x 13. Une centaine de numéros furent publiés et sont répertoriés ci-après.

-1949: Les éditions Dupuis se modernisent , imprimant Spirou en héliogravure et les albums en offset. Deux grandes histoires de Surcouf et Baden Powell tinrent les lecteurs en haleine et favorisèrent l'expansion du journal.

-1950/52: ces années consolidèrent l'assise du journal, tant en Belgique qu'en France. Un nouveau bureau fut ouvert à Paris 84, bd St-Germain. L'Oncle Paul, via la "World Press", confia ses premières "belles histoires" débur 1951. L'équipe du journal organisa pour l'été les premières tournées de plages, et pour la rentrée de septembre 1950 lança un nouveau personnage; Johan, que viendra rejoindre le lutin Pirlouit en 1951.

-1953/54: ces deux années furent marquées par une profusion de vedettes; citons entre autres, "Timour" de Sirius, en novembre 1953, "Jerry Spring", de Jijé, en mars 1954, "Les castors", de l'ancien scout, MiTacq, en novembre 1954.

-1955: le journal passa successivement à 24 puis à 32 pages. Cette année mérite une mention spéciale, car le 24 novembre parut un nouvel hebdomadaire: Risque-Tout, conçu par la World Press et les éditions Dupuis.

Malgré l'organisation d'un concours avec voyage autour du monde à la clé, le trop grand format et la place trop importante donnée à des textes d'actualité, ainsi que le fait de retrouver les mêmes vedettes que dans Spirou, ne permirent pas à ce journal de vivre plus de 50 semaines. Certains articles de science-fiction, relus aujourd'hui, n'étaient pas cependant de moindre intérêt.

On peut remarquer à ce propos que le grand format, qui était très répandu avant-guerre, semble à jamais révolu pour les illustrés. Chou-Chou en 1964 et Johnny en 1970, en ont encore fait les frais.

-1956: Spirou se montra de son côté plus dynamique que jamais, organisa un référendum, publia pour les fêtes de Noël 1955 et Päques 1956, des numéros spéciaux -923 et 936- qui furent chacun une suite de petits chefs d'oeuvre des dessinateurs du journal, et Spirou partit en tournée dans toute la France pendant l'été avec R.T.L.

En septembre une nouvelle vedette; Gil Jourdan, par un des piliers du journal: Maurice Tillieux.

-1957: après l'échec de Risque-Tout, début novembre 1956, l'équipe Spirou redoubla d'imagination. Franquin eut alors une idée géniale, créer un héros sans emploi: Gaston, qui depuis sa brève apparition au numéro 985 du 28 février 1957 est devenu la plus grande vedette du journal, ne cessant d'accumuler les gaffes, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

-1958: vit de nouveaux héros: "Le vieux Nick", sans Barbe Noire, qui ne vint le rejoindre qu'en mars 1960 (avec "l'île de la main ouverte"), de Remacle, "Marc Dacier", une création d'Eddy Paape, en août, tandis que Franquin poursuivait les aventures du Marsupilami et du comte de Champignac.

-1959: le journal continua de grandir, passa à 40 pages, et au milieu du numéro 1107 du 2 juillet, on découvrit le premier mini-récit détachable. L'idée en revient à Yann Delporte, qui était alors rédacteur en chef. Il y eut plus de 500 mini récits qui servirent de bancs d'essai à de nombreux dessinateurs.

Les années soixante virent l'apparition de nombreuses vedettes, ceretaines oubliées, telles que Théophile et Philibert, ou Michel et Thierry, mais d'autres bien vivantes comme Benoit Brisefer, Les Schtroumpfs, Sophie, Sibylline, les Petits Hommes, les Mousquetaires, Caline et Calebasse etc..

Deux changements importants en 1969: Fournier reprend les aventures de Spirou et Thierry Martens, alias M. Archive, prend en main la rédaction du journal.

Le plus terrible fut sans doute la disparition des grands dessinateurs du journal, Tillieux, Hubinon, Jijé, morts certainement tous prématurément, qui créa un certain vide au sein du journal.

Une nouvelle équipe, sous l'impulsion du nouveau rédacteur en chef, Alain de Kuyssche, prend le relais en 1978, en on peut-être certain que des noms comme ceux de Jannin, Hislaire, Conrad, Bercovivi sauront atteindre la célébrité de leurs ainés.

Mais le plus admirable chez Spirou est que chacun sache garder au travers des ans la même dynamique et le même humour, qu'on est certain de retrouver dans chaque numéro du journal.

La rédaction du journal de Spirou tient d'ailleurs à rester en contact étroit avec ses lecteurs. La création des Spirou-Pirates à partir du numéro 2184 du 21 février 1980 en est le témoignage vivant, et on verra peut-être renaître des clubs A.D.S. comme aux premières années.

La forte dose d'imagination dont font preuve les collaborateurs du journal, à tous niveaux, a souvent aussi permis à Spirou d'être le premier hebdomadaire pour la jeunesse à présenter des nouveautés, comme les dessins animés, les jeux et dessins en relief, les posters. Comme il était écrit dans le numéro 1303 du 4 avril 1963 fêtant le 25eme anniversaire du journal: Spirou ne craint personne pour ce qui est de la recherche, de l'idée, de l'original.

Et maintenant c'est toujours vrai!

Au moment ou je termine cette page, le Spirou à atteint le n° 3372.

Si vous voulez en savoir plus sur l'évolution actuelle de ce journal, ou tout simplement vous abonnez, Spirou a créé son site officielle à l'adresse suivante; http://www.spirou.com

Pour faire cette page, j'ai réuni différents articles parus dans Spirou, La vie du collectionneur, les deux ouvrages parus aux éditions Deligne et je félicite leur auteurs.

Je remercie également Madame François dominque de m'avoir envoyer les 2 photos de Robert Velter.

R JP

Si vous avez aimez cette page, n'hésitez pas à signer mon livre d'or.

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